Jean Leloup
Jean Leloup, est un auteur-compositeur-interprète québécois. Électrique, éclectique, il a touché divers genres musicaux, offert des vidéoclips audacieux, en plus d'étendre son champ d'activité au cinéma, à la télévision et en littérature.
Médias
Né au Québec pendant la folie des années soixante, Jean Leloup a tôt fait de quitter son pays natal pour suivre ses parents en soif d'aventures. Dès l'âge de trois ans, pendant que les Québécois dansent le yéyé, Leloup, lui, apprend le tamtam dans la brousse togolaise.
En 1969, Leloup, alors âgé de huit ans, retourne au Québec où il tente d'initier ses camarades de classe au fétichisme et à la danse d'appel sexuel. En vain, ses collègues, pour toute récompense, le bannissent de l'équipe de baseball. Tout d'abord frustré, il réalise quel sera son destin : « Je serai un génie ! »
L'année suivante, les parents de Leloup, auxquels le sens des affaires a toujours manqué, viennent de perdre leurs économies à la Bourse. La famille repart pour l'Algérie dans le but bien arrêté d'écumer cette fois efficacement les fonds d'entraide internationaux. À Alger, Leloup apprend rapidement l'art du coup de tête et s'initie à Hendrix, ainsi qu'à la grève française étudiante. « Debré, salaud, le peuple aura ta peau ! », scande-t-il avec conviction.
Muni d'un accent pied noir bien accroché et de l'assurance de ses 15 ans, Leloup retourne en Amérique, en 1976. Pris au piège dans ce pays nordique, il tente d'affronter ses études avec sérieux et austérité. Son désarroi durera dix ans. Dix longues années de collège et d'université se voient couronnées par un échec personnel. Enfin, Leloup baisse les bras, se rachète une guitare et compose des chansons destroy que les Québécois jugeront fort intéressantes mais invendables.
Longuement, l'oeil fou, la parole acerbe, il arpente les coulisses de l'industrie du disque et devient rapidement pauvre comme Job. On s'intéresse finalement à lui. Il signe son premier contrat de disque. Ému, il boit sa première avance en trois jours, puis se met au travail.
Nous passerons sous silence ses premiers enregistrements. Leloup, tellement heureux de sortir du marasme, accepte d'épouvantables compromis. Huit mois plus tard, il se réveille et écoute ses bandes. « Comme c'est mauvais ! ». Enragé, il jette le tout à la poubelle, sous le regard consterné de son producteur, maudit l'industrie et se lance dans le rockabilly.
Il enregistre Printemps été et tourne un premier vidéoclip. Miracle ! Deux mois plus tard, la chanson fait un malheur auprès des jeunes Québécois, qui le réclament. Les contrats de spectacles affluent. On le veut ! Mais où est-il donc ? Il est parti... le sacripant.
En effet, une dénommée Isabelle vient de le plaquer. Elle est en Europe, il ne sait où. C'est pourquoi Leloup convainc son entourage d'investir dans un voyage d'affaires en Europe, où il devra monter un groupe. L'argent de ses confiants partenaires en poche, le rocker squatte d'abord la France, puis l'Espagne, à la recherche d'Isabelle. Pris d'une certaine culpabilité, il forme tout de même un groupe, qui portera le nom de La Sale Affaire. Trois mois plus tard, Leloup retrouve enfin Isabelle. Il ne l'aime plus ! Déçu, il remballe ses fringues et revient à Montréal, suivi de ses cinq musiciens.
Ceux-ci en verront de toutes les couleurs. Depuis la bombe Printemps été, le Québec les attend de pied ferme. À leur 4e spectacle, voilà Leloup et sa Sale Affaire devant plus de 6000 spectateurs en délire. Le concert, malgré un manque évident de cohésion, devient l'occasion rêvée pour les ados de faire la fête. Honni par les parents d'élèves, défié par les jeunes, Leloup devient le symbole de la rébellion. Il empoche les dividendes de son labeur et enregistre L'amour est sans pitié.
Le véritable lancement survient en… 1990. Les hits se succèdent. L'amour est sans pitié, Cookie et 1990 envahissent les ondes radio et les planchers de danse. En spectacle, le succès est aussi immense : salles toujours combles, organisateurs de festivals ravis de l'aubaine, mais légèrement inquiets pour l'avenir du pays devant ces hordes d'adolescents échevelés et hystériques.
Un an plus tard, quelque 40 000 fans se pressent pour le voir à Québec. Les barrières de sécurité plient, le ravage est total et le service de nettoyage peut enfin demander son augmentation. Dix jours plus tard, 36 000 spectateurs l'attendent sur la colline parlementaire à Ottawa. Même bordel ! Leloup, sex-symbol de la fleur de lys ? Leloup se rebiffe : « Je veux être le grand Bouddha ! ».
C'est en 1992 que le « syndrome » Leloup traverse l'océan. Et comme l'Hexagone raffole de tout ce qui mord, Leloup est adopté d'emblée. Il ameute toute la presse et 1990 devient un mégatube, atteignant rapidement le Top 50. Véritable prouesse quand on pense à la quantité de refrains qui courtisent les ondes françaises. En avril, Leloup fait, eh oui, un tabac à guichets fermés à La Cigale de Paris. Puis, il casse la baraque aux FrancoFolies de La Rochelle.
Après une absence de deux ans des scènes québécoises, Jean Leloup et La Sale Affaire prennent part, en 1993, à la tournée « Rock Le Lait », en compagnie de France D'Amour et de Vilain Pingouin. Dix villes. 5000 kilomètres. 300 000 watts de son. Concluant. Leloup s'est montré à la mesure de ses lèvres. Immense ! Saccadant la scène à un rythme jaggerrien, il a mis tous ses fans et leur soeur dans son jabot.
- 1La rumeur gronde : Leloup est de retour dans la bergerie ! Après avoir tourné et retourné ses nouvelles chansons, le principal intéressé est enfin prêt à les livrer à son public. Coup de théâtre, il sera des FrancoFolies de Montréal au mois d'août. Nouveau groupe, nouvelle attitude, Jean Leloup fait voeu de dépouillement et de simplicité.
Mais l'image est trompeuse; le rebelle ne s'est pas assagi. Le fils prodigue reprend là où il avait laissé et met le feu au Spectrum avec un spectacle allumé, qui donne un avant-goût de son troisième disque qui paraît finalement au début novembre. L'attente de cinq ans n'aura pas été vaine, car sous Le Dôme se cache du grand Leloup. Du même coup, l'imprévisible personnage remet sa guitare en bandoulière et repart en tournée à la grandeur du Québec.
À l'automne 1997, Leloup reçoit son premier Félix, celui d'Auteur ou compositeur de l'année, au gala de l'ADISQ. Infatigable, il continue de brûler les planches à chacune de ses présences sur scène.
En avril 98, c'est la fuite en avant, le retour aux sources improvisé. Direction : Togo natal, où il retrouve de vieux frères qu'il n'a pas revus depuis plus de 20 ans. Il en revient gonflé à bloc, une malle bourrée de nouveaux vers à rythmes. Dès son retour, il appose sa dernière griffe à une série de nouvelles à être adaptées pour la télévision et qui doivent être diffusées sur les ondes de la Société Radio Canada, à l'automne 98, et ayant pour titre Herbert au pays de Kunderwald. En vedette? John The Wolf lui-même !
L'album Le Dôme, dont chacun des extraits a fait la une des palmarès, franchit le cap magique des 100 000 exemplaires vendus le 26 juin 1998. Ému par la réponse du public, resplendissant de bonheur, Jean Leloup livre, en juin et en juillet, en compagnie des Naufragés du Titanic, tout son feu sacré de joie sur la scène du Métropolis, puis sur l'esplanade du parlement, lors des FrancoFolies et du Festival d'été de Québec. Un spectacle-concept endiablé et envoûtant qui comprend quelques nouvelles escapades surréalistes.
Au mois de septembre, Leloup effectue un autre séjour outre-mer, en Europe et en Afrique. Il en revient groové jusqu'à l'os, agréablement déchiré entre plusieurs rêves : cinéma, télé, littérature, tout l'attire. Mais, pour l'instant, la chanson demeure son médium de prédilection. Suffisamment, en tous les cas, pour sortir un nouveau disque.
L'invasion a lieu fin novembre alors que les fans de Leloup, ayant dansé tout l'été, prennent d'assaut les disquaires pour attraper Les Fourmis. L'album inclut une version live de plusieurs hits du loup, enregistrés lors de son passage de trois heures et demie au bar D'Auteuil de Québec, qu'il a enflammé l'été précédent. Le DC offre également de grands moments de « lucididididité » enregistrés en studio. Ces nouvelles chansons deviennent rapidement des tubes. Tant et si bien qu'à peine deux semaines après sa sortie, l'album est Disque d'or. En quatre semaines, l'hystérie franchit les 65 000 exemplaires vendus. Comme quoi, parfois, La vie est laide, mais certes pas toujours !
MusiquePlus présente, au mois de décembre suivant, une version clip de ce premier extrait, réalisé par Martin Laporte. Quant à la diffusion de la série Herbert au pays de Kunderwald, qui était prévue pour l'automne 1998, pour le printemps puis l'automne 1999, elle est momentanément reportée.
Toujours étonné et transporté par la réponse du public à son appel au loup, l'auteur, compositeur et interprète le plus éclaté, le plus populaire… et le plus heureux de l'heure donne tout de lui-même, au mois de mai 1999, trois soirs au Capitole de Québec et six soirs au Métropolis, avec son spectacle Leloup au printemps. Avec les quatre autres prestations livrées à cet endroit au cours des derniers mois, Jean Leloup devient le premier artiste d'ici ou d'ailleurs à avoir rempli dix fois le Métropolis, ce qui équivaut au Centre Bell ! En août, il donne une prestation inoubliable dans un Spectrum incandescent, plein à craquer.
En compagnie de la star sénégalaise Youssou N'Dour et des groupes Alliance Ethnik, Polly-Esther et Amérythme, Jean Leloup s'empare de la route pour donner cinq mégaconcerts en plein air, dans le cadre de l'Année de la Francophonie canadienne. Donné à Québec, Moncton, Sudbury, Toronto et Montréal, en septembre 1999, le Show de l'Année de la Francophonie canadienne connaît un large succès. La captation du spectacle, livré au Vieux Port de Montréal, est diffusée le 2 septembre dans plus de 120 pays, sur les ondes de TV5, lors de l'ouverture du Sommet de la francophonie, qui a lieu à Moncton.
Jean les mange tout rond au Gala de l'ADISQ 1999 ! Après des années de réticence, l'industrie le flatte enfin dans le sens du poil en lui décernant les grands honneurs. En plus d'être en nomination au prochain gala des prix Juno, en mars 2000, pour l'album Les Fourmis, pas moins de cinq Félix repartent entre ses crocs, dont ceux de l'Album de l'année – Rock, d'Auteur ou compositeur de l'année et de Spectacle de l'année – Auteur-compositeur-interprète pour les huit soirs mémorables à guichets fermés, au Métropolis. Un véritable festin !
À l'amorce de l'an 2000, Leloup s'offre un repos bien mérité. Pris plus que jamais du besoin de tout vivre, de dévorer mille choses à la fois, il s'envole pour un périple de quatre mois dans le Pacifique, afin de courir librement d'un territoire à l'autre de son immense imaginaire. En Papouasie Nouvelle Guinée, dans les îles Polynésiennes, en Micronésie et en Nouvelle Zélande, il travaille à l'écriture d'un roman, provisoirement intitulé Le tour du monde en complet !, et au premier jet de nouvelles chansons. Seront-elles influencées par les rythmes de la Papouasie? Que nous réserve-t-il?
Toujours là où l'on s'y en attend le moins, il est de retour au bercail, à l'automne 2000, avec un spectacle acoustique. La nouvelle du retour inopiné de Jean Leloup se propage à la vitesse du son, tant et si bien qu'il faut ajouter supplémentaires après supplémentaires; quelque dix prestations sont livrées au Spectrum et au Métropolis, bondés à craquer. Totalement inspiré, à la fois roi et fou du roi, éclaté, intègre, spontané, rigoureux et en forme, il nous livre ses mélodies et ses textes les plus percutants et quelques primeurs, accompagné de son vieil ami, le bassiste Alex Cochard, et du batteur François Lalonde. Heureux comme jamais, l'enfant terrible de la pop québécoise joue de la guitare, tout simplement, … le moral à « max », la sono à « low ».
Début 2001, il passe quelques mois au Costa Rica, où il poursuit l'écriture de son fameux roman Le tour du monde en complet !.
De retour sur les scènes estivales à l'été 2001, cette fois-ci en formation complète, il a fait un malheur aux 13es FrancoFolies de Montréal ainsi qu'au Festival d'été de Québec, pour ne nommer que ces deux événements. Ses prestations ont été à ce point appréciées qu'il se retrouve en nomination dans la catégorie Spectacle de l'année au Gala de l'ADISQ 2001. En novembre, l'énigmatique chanteur repart en tournée (Tournée Bud Rock) en compagnie de l'auteur, compositeur et interprète Stefie Shock.
L'année 2002 ne finira pas sans que le grand loup ne revienne rôder. Il est entré en studio au début de juillet, et en est ressorti quatre mois plus tard avec un album bien ficelé : La Vallée des réputations. L'album, qu'il a réalisé lui-même, paraît sous une toute nouvelle étiquette de disques, « le Roi Ponpon ». En effet Leloup, sous le couvert du personnage du Roi Ponpon, devient aujourd'hui producteur de disques avec sa propre étiquette, dont la licence a été confiée aux Disques Audiogram. Heureux, libre et toujours aussi fou, Leloup s'est offert un énorme plaisir; bien préparées, ses chansons étaient toutes fin prêtes à son entrée en studio, il les habitait si bien qu'il les a enregistrées pour la plupart en temps réel avec ses musiciens. Le résultat est percutant, l'album a un son très live, une authenticité palpable. Tout pour que La Vallée des réputations laisse des marques. Leloup jubile. Il croque encore. Et son public craque ! Lancé en décembre, son 6e disque s'écoule en seulement deux jours à plus de 50 000 exemplaires.
C'est aux 15e FrancoFolies de Montréal, en juillet 2003, que Leloup effectue sa rentrée, au Métropolis. Pour l'occasion, il s'offre une formation Big Band, qui lui permet une relecture aussi libre que rafraîchissante de son répertoire. Puis arrive le fameux samedi 11 octobre où l'unique Jean annonce dans les médias qu'il donnera la mort au personnage Leloup à la fin de sa tournée… pour redevenir Jean Leclerc ! Il confirme et explique ensuite son choix lors des entrevues qu'il donne pour promouvoir ses spectacles. Ne lui reste plus qu'à compléter son ultime tournée d'automne, qui se terminera dans l'extase et le deuil, le 19 décembre 2003.
« Merci pour tout, mais il faut que j'arrête pendant que c'est le fun, et puis on aurait fini par me faire chevalier ou duc, pas question » Jean Le Pimpant XXX
Comme la mort de tout grand personnage ne peut qu'être soulignée de majestueuse façon, la fin de l'existence de Jean Leloup est célébrée en grande avec la parution de l'album « Exit » en avril 2004. Album live double regroupant les derniers moments du Loup avant sa mort, « Exit » expose l'icône au sommet de sa gloire pendant la tournée Big Band.
En plus de l'album double, « Exit » comprend « La Mygale Jaune », un film de 75 minutes retraçant les derniers moments du rockeur invaincu qui s'en va brûler sa guitare, son chapeau haut de forme et ses boots en expliquant le comment du pourquoi de la fin nécessaire du règne du Loup. « Exit » se révélera évidemment comme objet culte pour les fans en deuil d'un héros pas ordinaire et s'accrochera longtemps au top des ventes.
Le 6 octobre 2005 a été marqué par la parution de la première offrande de Jean Leclerc au public : le roman « Noir destin que le mien » publié aux Éditions Leméac. Conte philosophique incroyable ayant grandi dans la tête de Leclerc pendant près de six ans, « Noir Destin que le mien » raconte le périple autour du monde du héros-narrateur Massoud al-Rachid, qui comme Leclerc, a beaucoup à dire sur ses nombreux voyages et surtout sur sa vision lucide et cynique de l'humanité.
Parallèlement, afin de tirer son chapeau au grand personnage que fut Jean Leloup, Audiogram a tout récemment annoncé la parution de « Je joue de la guitare 1985-2003 », un album anthologique digne de ce nom regroupant les moments les plus populaires de la folie et de la poésie du chanteur culte. En plus d'inclure les hits inévitables du personnage, « Je joue de la guitare 1985-2003 » comprend des versions inédites et un DVD de la collection complète des vidéoclips de l'artiste.
Maintenant que Jean Leloup a assuré sa place au panthéon des grands esprits du paysage musical francophone, la nouvelle vie artistique que débute Jean Leclerc promet d'être des plus éclatées. Loin de l'ombre de son personnage et des fantômes de ce dernier, Jean Leclerc s'affirmera avec des projets de films, de livres, de spectacles concepts et bien sûr, toujours et encore, de musique.
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