Pour Mônica Freire, la musique est affaire de rencontres et de métissage des cultures. L’auteure-compositrice, musicienne, chercheuse, éducatrice et productrice culturelle amorce sa trajectoire en 1987 à Salvador de Bahia, au Brésil, sa terre natale. À 18 ans, cette âme voyageuse met le cap sur Saint-Martin, dans les Antilles, puis vers le sud de la France, s’ouvrant à de nouvelles influences et développant son art.
Dans les années 90, Mônica Freire pose ses valises pour la première fois à Montréal et se joint au Paulo Ramos Group. Avec cette formation, elle participe à des festivals et enregistre quelques albums, dont Africa Do Brasil, gagnant d’un JUNO dans la catégorie Best Global Album en 1997, et Live at Montreux.
Après une série de spectacles au Japon, l’artiste enregistre en 1996 un premier album solo à Tokyo, Monica, qui devient meilleur vendeur dans les palmarès Musique du monde, suivi de Monica II. De retour au Québec, elle se produit au Festival international de jazz de Montréal à plusieurs reprises, ouvrant notamment pour Cesaria Evora en 2003.
En 2005, Mônica Freire lance Bahiatronica, sur étiquette Audiogram, un opus qui conjugue samba, bossa nova et accents électroniques, issu de collaborations avec certains des meilleurs musiciens québécois et brésiliens. L’album récolte une nomination aux prix JUNO (Meilleur album de musique du monde) et trois nominations aux prix Félix (Album de l’année – Musiques du monde, Réalisation de l’année et Arrangements de l’année).
Elle enchaîne trois ans plus tard avec Na Laje, un album réalisé par l’immense musicien brésilien Liminha et qui porte l’essence même de la démarche artistique de Mônica Freire : un grand respect des traditions couplé à une volonté de les actualiser. L’opus reçoit une nomination dans la catégorie Album de l’année – Musiques du monde au Gala de l’ADISQ.
Pendant toutes ces années, l’artiste reste toujours en contact avec son pays d’origine, y faisant régulièrement des séjours. Elle retourne y vivre en 2010, à São Paulo puis à Bahia, avec l’intention de renouer avec ses racines et de participer à des projets collectifs. Mônica Freire s’intéresse notamment aux manifestations populaires brésiliennes basées sur les traditions, ce qui l’amène à être membre fondatrice du groupe Bando Cumaté, de 2012 à 2018, à Salvador.
Très impliquée dans les mouvements féministes au Brésil, Mônica Freire participe à la conception et à la production de projets qui ont eu un fort impact sur la scène culturelle et sociale de Bahia, l’un axé sur des auteures-compositrices, l’autre consacré à honorer les ancien.ne.s grand.e.s maîtres des cultures brésiliennes et à diffuser auprès des femmes l’enseignement des atabaques, des tambours afro-brésiliens. En 2019, elle décroche un baccalauréat multidisciplinaire en arts de l’université fédérale de Bahia et collabore à des projets de recherche sur les jeunes, la culture et l’identité.
Un nouveau chapitre s’amorce pour Mônica Freire à la fin de 2020, alors qu’elle revient s’installer au Québec après quelque dix ans d’absence. Fruit de rencontres avec des musicien.ne.s originaires du Proche-Orient, un projet d’album prend forme, une occasion pour l’artiste d’explorer ses racines syro-libannaises. Sur les nouvelles chansons réalisées par Jean Massicotte (Lhasa, Pierre Lapointe, Arthur H, Patrick Watson)et qui voient le jour en 2024 avec l'album Ilhada, sa guitare brésilienne côtoie les percussions orientales, africaines et brésiliennes, ainsi que le kanun et l’oud, des instruments à cordes orientaux traditionnels, un mariage qui témoigne d’une recherche constante entre tradition et modernité.