Monica Freire

En un peu plus d'une dizaine d'années, Monica Freire aura eu l'occasion de connaître au moins trois carrières: une dans son Brésil natal, une au Japon et une autre au Québec. Née dans l'état de Bahia, elle baigne inévitablement dans la musique de ses compatriotes de l'est brésilien.
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Née à Itabuna, dans l'état brésilien de Bahia, Monica Freire grandit dans une famille aux origines Africaines, Syrio-Libanaises, Portugaises et Indigènes. Bahia, c'est une terre gorgée de soleil et de musique. C'est le royaume des plantations de cacao et de café, des plages infinies, mais aussi le berceau de la musique Afro-Brésilienne, de Jorge Amado, Gilberto Gil, Caetano Veloso, Joao Gilberto… Un bagage culturel qui, même si les chemins de la vie l'emmèneront souvent loin, marquera profondément la conscience artistique de Monica.
Après avoir chanté dans des chorales et suivi des cours de chant, Monica fonde à 15 ans un premier groupe. Deux ans plus tard, développement majeur: elle devient la nouvelle chanteuse de la populaire formation Bloco Pinel, succédant à la star brésilienne qu'est Daniela Mercury. Elle se produit bientôt au Carnaval de Salvador et foule, si jeune encore, les grandes scènes du Brésil.
À 18 ans, pourtant, la jeune artiste ressent fort l'appel du large. Cap d'abord sur l'île antillaise de Saint Martin, où elle chante pendant quelques mois. Puis elle embarque à bord d'un voilier qui s'apprête à traverser l'Atlantique. Arrivée dans le sud de la France, elle y reste presque deux ans, s'ouvrant à de nouvelles influences et développant son art jour après jour.
Monica Freire s'installe ensuite à Montréal, où le Paulo Ramos Group lui ouvre ses rangs. Avec la formation, elle participe à plusieurs festivals à travers le Canada, enregistre quelques disques dont Live at the Montreux Jazz Festival et Africa do Brasil, gagnant d'un Juno dans la catégorie «Best Global Album» en 1997. C'est aussi à Montréal qu'elle rencontre le bassiste et compositeur Dan Gigon, alors lui aussi membre du Paulo Ramos Group et qui devient un proche collaborateur.
La rose des vents continue de tourner pour Monica, dont la jeune carrière s'ouvre maintenant sur un chapitre Japonais. Après une série de spectacles dans l'archipel nippon, durant lequel un producteur la repère, elle enregistre en 1996 un premier disque à Tokyo (Monica, Samson Records) et fait une tournée de promotion dans plusieurs villes japonaises. Le disque sera bientôt meilleur vendeur dans les palmarès «musique du monde». Devant un tel enthousiasme, elle enregistre en 1997 un deuxième disque, toujours au pays du soleil levant (Monica II, Apes records).
De retour à Montréal, Monica Freire se produit sur différentes scènes d'envergure, dont celle de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, en 2003, dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal – elle y assure la première partie de nulle autre que Cesaria Evora. À la même période, un prochain album, différent des précédents, commence à germer dans son esprit. Au terme de voyages entre Montréal et Salvador (Bahia) ou Rio de Janeiro, au terme de collaborations fructueuses avec quelques-uns des meilleurs musiciens Québécois comme Brésiliens, paraîtra en 2005 Bahiatronica (Audiogram), coréalisé avec Dan Gigon, Marc Lessard et Guy Dubuc, où samba et bossa nova prennent des accents électroniques, et où la chanson «Ma petite guerrière» de Pierre Flynn se pare d'une teinte inattendue.
Reçu avec chaleur et enthousiasme, Bahiatronica entraîne de nombreux concerts, dont un nouveau passage au Festival de Jazz de Montréal et plusieurs prestations en première partie d'Ariane Moffatt. Surtout, l'aventure confirme Monica dans son désir de mener sa carrière depuis Montréal, où elle se sent inspirée, entourée comme jamais. Ce qui ne l'empêche pas de demeurer liée, par une forme de cordon ombilical culturel, à sa terre natale: peu à peu, un nouvel enregistrement se dessine, résultat d'une collaboration québéco-brésilienne plus serrée encore.
Entre un saut en parachute et une virée sur les ailes d'un deltaplane, cette amoureuse de l'émotion forte prépare Na Laje, un disque réalisé par l'immense musicien brésilien Liminha et qui porte l'essence même de la trajectoire artistique de Monica Freire: un grand respect des traditions couplé à l'audace de les bousculer un peu; une pensée imprégnée d'hier mais orientée loin vers demain.
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