Philémon Cimon
En 2009, Philémon Cimon part pour Cuba. Par un certain hasard, il rencontre des musiciens de la place et prend deux jours au studio Egrem de Centro Habana. Onze chansons se retrouvent sur rubans : Les Sessions Cubaines, le premier album. En 2010, Philémon le lance en indépendant.
«Sa musique et sa voix si particulière se marient très bien à la douceur et à la pesanteur havanaise.» (La Presse)
Quelques mois plus tard, l’étiquette Audiogram s’intéresse au projet et relance l’album.
Une tournée, puis Philémon crée L’été, un album enregistré au studio Hotel2Tango de Montréal où le chanteur rassemble dans un chaos babylonien des musiciens de la scène francophone, anglophone et hispanophone.
Octobre 2015, Philémon Cimon propose un EP promo Les femmes comme des montagnes.
Médias
Je suis né à Cuba et j’ai grandi en Inde. Je suis allé à l’école en Espagne et j’ai pleuré en France. J’ai connu l’amour au Québec. Je suis métis. J’ai connu la peur sous la tombe; je suis mort plusieurs fois. Mes parents sont nombreux, surtout des Noirs, des Innus et des métis. Je suis métis. J’ai mangé de tous les fruits que je connais, j’ai connu des femmes, j’ai connu des enfants, j’ai aimé bizarrement, j’ai aimé souvent trop, quelque chose qui n’existait pas, je me suis aimé, je me suis haï, j’ai mangé de tous les fruits que je connais. J’ai connu la mer, j’ai connu la terre, les montagnes fripées. J’ai lu des livres sans fond, j’ai aimé les gens, j’ai aimé les femmes, je veux des enfants. J’ai vu des voiles sur le dessus des îles ; j’ai vu des nuages qui chapeautent des sommets, j’ai eu peur, j’ai eu mal, j’ai aimé la mauvaise personne, noire, sans fond, je ne pouvais rien y faire, j’ai aimé encore, j’ai haï encore, je me suis caché derrière un livre. J’ai perdu ma poche de patate, j’ai perdu ma carotte, je me suis arrêté dans une ferme, fait du cheval à l’envers, j’ai aimé le cheval, j’ai aimé le foin, le soleil et les étoiles. Couché dans une pente, j’ai pris la main des fleurs, je leur ai donné un bec sur les lèvres, la colline a bougé, un enfant est sorti et je l’ai pris dans mes bras. J’ai pensé à toi. Tu étais déjà loin. J’ai pensé à moi, et j’étais content, cela était bien, comme on dit. J’ai pris un chapeau, mis un brin d’herbe dedans, mis du lait et plongé le bébé. Il nageait comme dans la mer, l’océan. Il crachait des jets de baleine ; il crachait sur la vie, sur les arbres, sur les oiseaux, il crachait toujours et j’ai mis ma bouche sur la sienne. Il a pleuré. Je l’ai redonné à sa mer. J’ai pansé son front, j’ai pansé ses jambes et je me suis creusé un trou sous les fraises, sous les bleuets. J’ai pensé à mon pays d’enfance, j’ai fait une prière. J’ai pensé à ma grand-mère, la première, à ma mère, ma seule, à mon père, à mon frère, j’étais perdu. J’ai versé une larme sur un bourgeon de muguet vert, celui qui n’existe pas, c’était un myosotis, ou une épervière. Je les ai toutes aimées, profondément, sensuellement, sexuellement. Toujours. Je les aime toujours. Je les ai toujours aimées. J’ai pleuré, je n’ai pas pleuré, ça ne voulait rien dire. J’ai ri sous la douche. Sous la mer. Sous l’océan. Près d’une baleine. D’une baleine-sperme. On s’est fait un clin d’œil mouillé. Je l’ai embrassée sur les lèvres. Elle m’a avalé. J’ai dormi un bon coup. Un bon coup de trop, bu du rhum, réveillé près d’un nénuphar, avec Changó et Krishna qui se frenchaient, mais ce n’était qu’un rêve. En fait, j’étais en Italie et Léonard peignait la Madone. Fait ! Beau travail ! Bravo. J’avais faim. J’ai mangé des pâtes au cocktail exotique. Quel mélange. J’étais métis. J’avais toujours été métis. Avant même d’être. Je suis québécois, j’imagine. Pas tout le temps, mais presque. J’aime les fleurs. J’aime les sirops. Je suis métis, je suis québécois, je suis mort plusieurs fois, j’ai faim. Encore. Toujours. Qui n’a pas faim ? Comme c’est triste. J’aime les femmes, j’aime les hommes, j’aime le bébé, je veux un bébé. Je ne te nommerai pas, mais je sais que tu sais que c’est à toi que je parle. Mon bébé. Je t’aime. Je t’aime déjà. Même si je ne t’ai jamais aimé, même si je t’aime toujours, même si aimer c’est un drôle de mot. Je te fais l’amour des fois. Mais moins souvent. Rarement même, maintenant. Ça ne change rien. Nous sommes toujours les mêmes. Comme dans le temps. Je t’aime bébé. Je t’aime maudit, maudit que je t’aime bébé. Criss que je t’aime bébé. Je t’aime plus que toute ! Je t’aime même dans le noir, même dans la nuit, même dans la nuit noire où tu es partie au bout du monde et que je me suis ouvert les veines. Comme ça, sans rien dire. Une chance, je n’avais pas de veine. Pas grand-chose, juste des restes, mais bien assez pour changer le monde. (Hahaha!) Changer le monde, ça c’est drôle. Changer le monde, mais quel monde. Comment le monde. Pourquoi monsieur le monde et etc. Je t’aime le monde. C’est tout nouveau, ça fait des mois ou deux. Je t’aime le monde mondial. Je t’aime ma petite tabarnak. Je t’aime comme un rustre, comme un fauve peut-être. Pas sûr. Je t’aime t’aime t’aime. Si je pouvais enlever le « t’ » ça serait tellement plus facile, mais ça ne serait plus de l’amour. Et si j’enlevais le « je », est-ce que ça serait encore de l’amour ? Je ne sais pas. Tu peux me le dire, je te fais confiance. Je fais souvent un peu trop confiance, mais c’est plus le fun. Comme dans la game. Tsé, la game. Celle-là. Celle de tous les jours que le petit bon Dieu nous amène, man. Man, chu fatigué. Mais c’est pas grave. J’aime ça, je cherche le trouble, je cherche la femme montagne, mais je pense que je suis assis dessus. Aouch ! Pardon. Je me tasse. Faut que ça finisse, criss. Criss que t’es belle bebé. Je t’ai toujours aimé, bebé. Plein de marde, ou presque, mange donc ta langue, maudit fendant ! Tiens ! Prends ça, vaurien de cocktail Molotov pas de gaz. C’est ça qui est ça, bebé. Je t’aime, mais je vais arrêter de le dire, parce que ça veut rien dire, et la poésie tue l’amour, comme disait la belle brune. Je suis métis, et c’est déjà bien assez. Bonne nuit, fais de beaux rêves, je t’aime, tu le sais, c’est facile, facile à chanter, facile à faire, facile à rien, rien de plus, trois petits chats, fendu(s) en quatre, sur la soupe de la vie. Je t’aime, bye. Ma belle tannante qui m’endort de tes maudits mots de pièges que j’aime, qui me mange, le corps, ok bye, c’est fini, pour de vrai, je t’aime, même si je ne le pense plus, ce n’est pas grave, c’est l’intention qui compte, comme on dit, quand on s’en va en enfer. Toi tu y iras pas, bebé, inquiète-toi pas, c’est pas fait pour toi. C’est pas fait pour grand monde. Je t’aime. Hahaha. Je t’aime, menteur ! Je t’aime plus, je m’aime, c’est fini, c’est ça qui est ça, ben non je t’aime, je t’ai toujours aimé, bebé bleu, bebé de paille, bebé Jésus. Christ super star. Je t’aime mon petit câline de bebé. Tiens ! prends ça dans ta pipe, tannante. Je t’aime pis toi tu t’en vas comme une folle, comme une conne. Mais c’est correct, on est tous cons. Prends ça dans ta pipe, pipeuse. Pipeuse de rêve. Rêve fini, en dessous de la table, entre les pattes de chaises, prends ça dans ta pipe, ma petite métisse blanche en lait au chocolat. Peut-être bio, mais pas sûr. C’est pas clair, ça, mais sortons d’en dessous de la table et allons changer le monde, madame la changeuse de monde si facile quand t’as 23 ans, ou 24 ou 25, ou va chier, c’est ça que tu dirais si t’étais là, à côté de moi et que j’essayais de te déshabiller comme d’habitude. Des yeux seulement, peut-être, ça revient au même, je te ferais l’amour pareil, pareil que toutes les fois qu’on l’a fait, comme des machines, bien huilées, ça c’est sûr, mais maudite machine, ça prendrait des humains là-dedans, comme dans le monde, d’ailleurs. Panse tes plaies, je pense les miennes (jeu de mots), je sais, je suis fatigué, je pourrais être plus drôle que ça, mais là j’en peux plus. Je t’aime prends ça dans ta pipe, pipeuse de rêve flambée, flanchée dans les fanges, les fatras et le reste de la vie, sur le bord d’un bidonville, à Pétionville, ou à Pékin. Je suis jamais allé en Chine, mais je me l’imagine, tsé. Comme dans un rêve. De toute façon, où-cé que je suis allé pour de vrai, sinon dans ton vagin en fleur (phrase facile qui objectivise la femme, merde). Je t’aime pareil, bebé, même si je pense que tu es un objet. Un bel objet, tsé. C’est-tu moins pire, si je dis ça ? Non ? Merde. J’ai raté ma vie, encore une fois, une autre de perdue, dix de retrouvées. Une chance qu’on a beaucoup de vies. En fait, c’est infini. Comme dans Mario pis le reste. Bye ma belle. Bye Baby bye, pour que tu me comprennes. C’est tellement plus facile en anglais, merde. Mais c’est pas grave. Bye. Bye. Bye. Comme dans la chanson, des fans de Plants’n’Animals, fish’n’chips, gros méné. C’est feni, la rivière est vide. Pu d’eau pour se laver les aisselles. Fuck, ça va sentir bon icitte. Bye, je suis t-aussi bien de partir tu-suite. Bye tite fille de feu. Bye tite fille de flaque, faq, c’est fini pour de vrai, youpi, merci, salut bonjour, le matin, bye. Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai, mais plus de la même façon, plus comme un char qui aime son maître. Bye, le char est parti, j’ai baissé les fenêtres, es-tu prête à rentrer, non ?, c’mon !, quand tu dis non c’est non ?, merde, a blague pas, là, je m’en vais tu-seul, mais maudit qu’on est ben, tu-seul, dans une corvette bleue. Pas trop longtemps, s’il vous plaît, mais un petit boutte. Je m’en vais voir mes amis, là-bas, au bout du pays.
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